LE 13 JUIN 2014.
AUTOUR DE BAZOCHES-SUR-GUYONNE ET LE MESNIL-SAINT-DENIS.
Covoiturage.
Les Yvelines – le saviez-vous ? – recèlent de vrais dédales. Après arrêts, perplexités et freinages hésitants, où nous mènera cette route étroite dans les bois ? Mais enfin voici nos amis, garés à un carrefour. D’un côté la chaumière historique de Jean Monnet (il faudra revenir), de l’autre un chemin en coude où s’annonce la « maison Louis Carré », notre but.
Dans une vaste clairière, c’est l’œuvre sans contrainte de l’architecte finlandais Alvar Aalto au sommet de son art il y a cinquante ans. Le mot maison peut tromper. Le regard découvre un bâtiment aux larges dimensions, relativement bas, aux lignes pures et équilibrées par-delà toute symétrie, sans heurts ni sursauts, en habiles ruptures, complément comme nécessaire d’un sol en pente douce. La même maîtrise s’impose quand on entre, jusque dans le détail. Par le hall grandiose, tout en lattes de bois, qui s’incurve tel l’intérieur d’une vague, on descend par des marches commodes soit au bureau studieux, soit au salon immense des brillantes réceptions. Quelle généreuse lumière des grandes baies bordées de teck, et, pour le soir, quelles astucieuses suspensions éclairent de leur double faisceau les tableaux du propriétaire collectionneur et verticalement les tables ! Tout est prévu, calculé, des pans coupés dans
l’agencement des chambres pour l’aisance du passage, éléments irréguliers d’une harmonie d’ensemble, aux fenêtres de la cuisine, ou encore, pour une pointe d’humour, ces motifs art nouveau qu’aimèrent à leurs guéridons les garçonnes ! Moderne et totale, cette architecture nordique nous a-t-elle conquis ?
Le programme se poursuit après le déjeuner : nous avons rendez-vous devant le skit ou monastère du Saint-Esprit. Pas faciles, au moins pour quelques-uns, cette banlieue muette et cette course aux compagnons perdus ! Mais enfin on se retrouve... Nous passons sous le portail aux bulbes orthodoxes, bleus sur les sombres frondaisons. En contrebas, on nous ouvre la chapelle en meulière du pays. Mais les deux battants d’une demi-porte précieusement peinte isolent le sanctuaire réservé à la consécration. Ni bancs, ni chaises. On se recueille et prie debout. Aucune statue. Les murs se couvrent d’icônes proposées à la pitié, têtes de Christ ou bienheureux à la longue barbe blanche… On aperçoit derrière la chapelle l’édifice des cellules… Sainte Russie sur une déciatine, c'est-à-dire un hectare à peu près.
Sans encombre pour cette fois (la discipline s’améliore) notre escapade s’achève à Notre-Dame de la Roche, aujourd’hui lycée agricole, autrefois prieuré sur les terres des Lévis-Mirepoix. Salut à ces fondateurs de la noble maison, fidèles du saint roi, encore statufiés dans ce qui fut église de leur domaine, sous les vertus et les vices des chapiteaux restants ! Ils seront la dernière image d’une journée bien remplie. La formule essayée a connu quelques accrocs, mais riches d’enseignement. S’attendre et rester toujours groupés, ce sera la devise. A bientôt donc, pour d’autres caravanes !
Visite de l’exposition « Caravage à Rome, amis et ennemis »
Musée Jacquemart André, le mardi 9 janvier 2019
L’exposition présente les œuvres par thèmes, chacun d’entre eux occupant une pièce du musée. Les tableaux du Caravage, à dire vrai, ne sont que huit mais sont accompagnés de créations bien choisies chez les peintres qui ont subi l’influence artistique du maître. Les thèmes représentés sont souvent issus de la Bible, selon les commandes des prélats.
La première salle présente les grands meurtres autour de « Judith décapitant Holopherne », scène fréquente mais très animée sous le pinceau de Caravage.
Suivent natures mortes et instruments de musique très souvent à l’honneur à cette époque.
La troisième section est centrée sur un Saint Jean-Baptiste plutôt jeune homme jouant avec un bélier plutôt qu’avec son traditionnel mouton. Un homme jeune qui batifole et qui n’est pas tout à fait dans les traditions de ses images…
La section consacrée à la méditation est centré sur « « Saint-Jérôme écrivant » où une belle lumière éclaire le Saint plongé dans sa traduction de la Bible, l’autre merveille de cette exposition, venue de la villa Borghèse.
L’avant-dernière salle est consacrée à la Passion où un Ponce-Pilate caricatural dit son célèbre « Ecce homo ». Cette section permet de voir une merveille de Ribera, admirateur du Caravage, « Le reniement de Pierre ».
L’exposition s’achève sur « le souper à Emmaüs » centré sur le visage triste mais lumineux d’un superbe Christ côtoyé par des gens simples, sujet d’une grande pureté.
On peut s’étonner de trouver cette exposition qui attire à juste titre un large public présentée dans un lieu si exigu. Mais les inconvénients sont mineurs à côté des découvertes que l’on fait. Un très bon moment d’émotion.
François Sorriaux
Visite de l’exposition « Meiji » Splendeurs du Japon impérial.
Musée Guimet, jeudi 8 novembre 2018
L’exposition, qui célèbre le 150° anniversaire de Restauration Meiji, débute par un bref mais fort utile rappel de ce qu’il faut connaitre du contexte historique. Avec l’affirmation du pouvoir impérial de Mutsuhito (1852 – 1912), les anciennes pratiques du Japon féodal disparaissent au profit d’une ouverture sur le monde ; c’est un immense bouleversement pour un pays si longtemps replié sur lui-même.
Nombreux seront les Européens qui vent alors s’intéresser à tout ce qui est japonais : Pierre Loti, Guimet, Cernuschi, pour ne citer que les plus célèbres en France. Le Japon devient à la mode et les expositions universelles qui se succèdent consacrent sa popularité grandissante.
Le Japon jouit très vite d’un grand prestige artistique et ses remarquables savoir-faire s’exportent facilement.
Les amateurs et collectionneurs s’intéressent aux tissus, aux laques, aux objets en émail cloisonné, porcelaines, et à tous les objets qui font le quotidien du pays, service à thé, etc…
En même temps, on redécouvre les anciennes croyances animistes qui contribuent à diversifier les thèmes décoratifs, toujours en laissant une très grande place à une sensibilité extrême à la nature.
Grâce à une guide patiente et minutieuse, nous nous été possible d’approcher – un peu ! – les techniques très fines des artistes japonais.
Au terme de ce parcours, vous êtes persuadé de l’extrême originalité des arts décoratifs japonais : vous pouvez donc différencier ce qui est authentique d’une imitation européenne japonisante. Un jeu vous propose de discerner des originaux d’imitations…Jouez ! Vous allez perdre.
François Sorriaux
ANDRE DERAIN,
LA DECENNIE RADICALE 1904 1914
Le Centre Pompidou et le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris proposaient tous deux cette saison un regard différent sur ce peintre : en parallèle avec deux autres peintres – Balthus et Giacometti - au musée d’Art moderne, il était mis en lumière sur une période délimitée de sa création par le Centre Pompidou. Belles occasions de faire plus ample connaissance avec lui.
La présentation est chronologique pour souligner la succession des influences sur son style.
Le premier temps est réaliste encore avec bals, rues et cafés, l’inspiration de Vlaminck et Toulouse-Lautrec sont présentes ; avec déjà un goût prononcé pour l’usage de couleurs vives et un goût pour la caricature. Le bal à Suresnes illumine la première salle : un soldat court-sur-pattes danse cérémonieusement avec une grande perche sous l’œil goguenard de ses camarades.
L’amitié de Vlaminck et la découverte de Van Gogh marquent fort la période passée à Chatou (1904 1905) où prédominent les paysages de Chatou du Pecq et d’Île de France jouant sur les couleurs et les perspectives.
En 1905, il prend son essor avec l’achat par Vollard de tout son atelier et il correspond avec Matisse qui l’invite à Collioure. La lumière méditerranéenne de Collioure et de l’Espagne lui inspire une grande quantité de peintures et de dessins où l’amicale présence de Matisse est sensible. Ils découvrent ensemble des pièces de Gauguin.
Et c’est sans doute à Gauguin qu’on doit en 1906 le grand tableau de La danse où se sent l’influence des « arts premiers » qu’il a commencé à apprécier ; cette grande scène est pleine de mouvements dans une forêt sombre. Autre évolution du style…
Installé à L’Estaque, il retrouve la Méditerranée et la couleur qu’il travaille à la manière de Cézanne. Puis Vollard lui commande une série de peintures de Londres, fortement impressionné par le succès des toiles de Monet présentées par la galerie Durand Ruel. Cinquante toiles ! Derain ne les a peut-être pas toutes réalisées, et pas toujours à Londres, parfois à partir de croquis ; cela fait un bel ensemble qui fait bien écho au travail de Monet….1906 1907…
Gauguin, mais aussi la découverte de sculptures, de dessins de différentes civilisations l’incitent à introduire les images « primitives dans son travail ; il peint et sculpte selon de nouvelles lignes comme nombre de ses contemporains : des baigneuses qui font écho à d’autres tout aussi connues. Mais il s’éloigne de l’étiquette du « fauvisme ».
Et en 1908, il revient à la Méditerranée (Cassis et Martigues) mais aussi à sa tendance d’autrefois, au style de Cézanne. Après la guerre, sa peinture se fait plus intimiste et plus traditionnelle. Il s’est installé dans le Lot, loin de Paris. Il fait des portraits aux traits allongés et dans des ambiances plutôt sombres.
Sur cette décennie, Derain aura donné toutes les facettes d’une invention permanente. De 1919 à 1954, date de sa mort, il créera toujours : le grand tableau de L’âge d’or, (1938 1944) qui vous accueille habituellement à l’entrée du musée de l’Orangerie, clôt cette exposition.
Visite de la comédie française 10 décembre 2017
Le grand nombre d'inscrits a amené à constituer deux groupes, chacun avec une guide, pour une instructive visite de la matinée.
Le parcours des locaux de service entourant la salle Richelieu dans cette maison historique du théâtre qui jouxte les galeries du Palais Royal, est jalonné de statues, bustes, tableaux et portraits des célébrités, auteurs et acteurs, qui ont marqué son histoire : leur présentation amène à en retracer les grands moments. et d'en exposer le fonctionnement actuel, resté très codifié. Les espaces sont globalement assez resserrés.
La création de la Compagnie de la Comédie Française, par Louis XIV, remonte à 1680, soit 7 ans après la mort de Molière : elle regroupait sa troupe et des compagnies concurrentes, dans une cohabitation parfois difficile (on évoque les Italiens alors très en cour et leur meneur, l'impérieux auteur et compositeur Lully). Molière, qui fut largement à l'origine de l'institution, est abondamment représenté : on expose en particulier dans une cage de verre le fauteuil dans lequel il agonisa, bien abîmé au cours du temps, nous dit-on par des fans qui y prélevaient, comme des reliques, des bouts de cuir...
Il y eut auparavant à Paris successivement plusieurs salles de spectacle à caractère généralement provisoire et même un opéra dans le Palais Royal, où œuvrait Lully, qui a brûlé en 1781.. La construction du théâtre actuel remonte à 1786, conçue "à l'italienne" par l'architecte Victor Louis pour la représentation d'opéras, qui étaient le grand genre alors à la mode, sur le modèle du théâtre réalisé par le même architecte à Bordeaux quelques années auparavant.
A la Révolution la troupe sera arrêtée mais sauvée de la guillotine par le célébrissime acteur Talma, ami des Révolutionnaires. Elle réintégrera les lieux en 1799, jouant une pièce de Corneille. Talma est maintes fois représenté en tableaux et en sculpture dans notre parcours, costumé en vêtements romains et partiellement dénudé : une mode "à l'antique" qu'il a introduite et fit d'abord quelque peu scandale..
On mentionnera de célèbres divas, souvent au caractère parait-il volontiers expansif, voire rude, telles Mademoiselle Rachel, Mademoiselle Mars qu'avait prise en amitié Napoléon, Sarah Bernhardt et quelques autres beautés qui défrayèrent les chroniques de leur temps.
Dans la galerie des bustes des plus célèbres auteurs dont les œuvres ont été jouées ici sont représentés, notamment Corneille, Victor Hugo, Alexandre Dumas...
On passe ainsi de pièce en pièce du rez-de-chaussée au 3è étage. Chacune a une fonction : la salle des Figurants, l'escalier des Pensionnaires, la salle des Sociétaires, le foyer des Comédiens, la salle du Comité, le foyer du Public. On ne visitera pas les loges des acteurs.
On débouche sur le haut du grand escalier du public et on pénètre dans la salle de spectacle, où des machinistes s'affairent pour préparer la représentation de cet après-midi : sa disposition est restée celle d'origine, à travers les restaurations. Elle comporte près de 900 places.
La maison compte quelques 400 personnes, dont une soixantaine d'acteurs, qui se partagent entre sociétaires et pensionnaires. L'administrateur général est actuellement nommé par le président de la République.
Les pièces jouées doivent être prises au répertoire des œuvres inscrites après acceptation par un comité de lecteurs : ainsi y entrent des pièces d'auteurs modernes.
Cette visite instructive du siège de l'excellence du théâtre français nous aura fait remettre en mémoire quelques souvenirs scolaires de littérature et de son histoire, et montré la vivacité de l'art théâtral.-.
J T
INSTITUT DU MONDE ARABE : Exposition « Les Chrétiens d’Orient »
Visite le 14 novembre 2017
C’est sans doute pour donner au visiteur des repères plus assurés sur l’actuelle crise du Proche et du Moyen Orient que l’IMA propose cette fresque sur les Chrétiens qui y vivent. On l’oublie souvent mais c’est là qu’est né le Christianisme et qu’il s’est développé. Aujourd’hui, ces communautés qui subsistent en Syrie, Jordanie, Liban, Irak, Palestine et Egypte ne représentent plus que 3% de la population. C’est l’évolution de leur histoire que l’exposition aborde de manière chronologique.
On se rassemblait au début dans des lieux privés appelés « domus ecclesiae », on y parlait araméen et plus souvent grec et on diffusait les évangiles sur tous les territoires voisins en les adaptant à chaque langue. Constantin favorise le Christianisme en 313 et s’en déclare le chef, ce qui en fait une religion quasi officielle ; les églises prospèrent, les arts aussi, le Saint-Sépulcre est construit.
L’unité est loin d’être la règle et différents concile réunis sur les articles de foi aboutiront à créer 13 églises chrétiennes orientales ! Les « querelles byzantines » portaient sur la nature humaine ou divine du Christ, Marie « mère de Dieu », et autres… Pourtant les églises gagnent les campagnes par le développement des monastères et des pèlerinages liés au culte des Saints…
A partir de 730, la conquête musulmane des territoires impose un nouveau style de vie ; les Chrétiens, s’ils sont soumis au statut de « protégés », gardent la pratique de leur religion. La création de l’empire Ottoman qui entretient de bons rapports avec François I°, permettra aux Chrétiens une prospérité certaine du XIII° au XIV° siècle grâce aux échanges commerciaux et culturels. Cet épisode est toutefois marqué par les Croisades qui entraîneront des exactions sévères sur les Chrétiens. Les échanges d’ouvrages de piété imprimés introduisent peu à peu des textes imprimés en Arabe. Le XVII° siècle verra l’art des icônes se perfectionner notamment dans le monde orthodoxe.
A partir du XIX° siècle, le mouvement national arabe, l’affaiblissement de l’empire ottoman entrainent des massacres qui culminent avec celui des Arméniens en 1915. Depuis, les choses évoluent sous nos yeux.
Cette exposition est riche de documents, de pièces prêtées de toutes parts, d’icônes bien sûr qui font bien sentir la richesse culturelle de ces communautés et leur apport aux pays de résidence. Une série de photos datées du XX° siècle donne des visages à ces populations. Il faut voir en détail cette présentation très fouillée qui s’achève en forme de point d’interrogation. A voir, assurément.
François Sorriaux.
INSTITUT DU MONDE ARABE : Exposition « Les Chrétiens d’Orient »
Visite le 14 novembre 2017
C’est sans doute pour donner au visiteur des repères plus assurés sur l’actuelle crise du Proche et du Moyen Orient que l’IMA propose cette fresque sur les Chrétiens qui y vivent. On l’oublie souvent mais c’est là qu’est né le Christianisme et qu’il s’est développé. Aujourd’hui, ces communautés qui subsistent en Syrie, Jordanie, Liban, Irak, Palestine et Egypte ne représentent plus que 3% de la population. C’est l’évolution de leur histoire que l’exposition aborde de manière chronologique.
On se rassemblait au début dans des lieux privés appelés « domus ecclesiae », on y parlait araméen et plus souvent grec et on diffusait les évangiles sur tous les territoires voisins en les adaptant à chaque langue. Constantin favorise le Christianisme en 313 et s’en déclare le chef, ce qui en fait une religion quasi officielle ; les églises prospèrent, les arts aussi, le Saint-Sépulcre est construit.
L’unité est loin d’être la règle et différents concile réunis sur les articles de foi aboutiront à créer 13 églises chrétiennes orientales ! Les « querelles byzantines » portaient sur la nature humaine ou divine du Christ, Marie « mère de Dieu », et autres… Pourtant les églises gagnent les campagnes par le développement des monastères et des pèlerinages liés au culte des Saints…
A partir de 730, la conquête musulmane des territoires impose un nouveau style de vie ; les Chrétiens, s’ils sont soumis au statut de « protégés », gardent la pratique de leur religion. La création de l’empire Ottoman qui entretient de bons rapports avec François I°, permettra aux Chrétiens une prospérité certaine du XIII° au XIV° siècle grâce aux échanges commerciaux et culturels. Cet épisode est toutefois marqué par les Croisades qui entraîneront des exactions sévères sur les Chrétiens. Les échanges d’ouvrages de piété imprimés introduisent peu à peu des textes imprimés en Arabe. Le XVII° siècle verra l’art des icônes se perfectionner notamment dans le monde orthodoxe.
A partir du XIX° siècle, le mouvement national arabe, l’affaiblissement de l’empire ottoman entrainent des massacres qui culminent avec celui des Arméniens en 1915. Depuis, les choses évoluent sous nos yeux.
Cette exposition est riche de documents, de pièces prêtées de toutes parts, d’icônes bien sûr qui font bien sentir la richesse culturelle de ces communautés et leur apport aux pays de résidence. Une série de photos datées du XX° siècle donne des visages à ces populations. Il faut voir en détail cette présentation très fouillée qui s’achève en forme de point d’interrogation. A voir, assurément.
François Sorriaux.
LE 13 JUIN 2014.
AUTOUR DE BAZOCHES-SUR-GUYONNE ET LE MESNIL-SAINT-DENIS.
Covoiturage.
Les Yvelines – le saviez-vous ? – recèlent de vrais dédales. Après arrêts, perplexités et freinages hésitants, où nous mènera cette route étroite dans les bois ? Mais enfin voici nos amis, garés à un carrefour. D’un côté la chaumière historique de Jean Monnet (il faudra revenir), de l’autre un chemin en coude où s’annonce la « maison Louis Carré », notre but.
Dans une vaste clairière, c’est l’œuvre sans contrainte de l’architecte finlandais Alvar Aalto au sommet de son art il y a cinquante ans. Le mot maison peut tromper. Le regard découvre un bâtiment aux larges dimensions, relativement bas, aux lignes pures et équilibrées par-delà toute symétrie, sans heurts ni sursauts, en habiles ruptures, complément comme nécessaire d’un sol en pente douce. La même maîtrise s’impose quand on entre, jusque dans le détail. Par le hall grandiose, tout en lattes de bois, qui s’incurve tel l’intérieur d’une vague, on descend par des marches commodes soit au bureau studieux, soit au salon immense des brillantes réceptions. Quelle généreuse lumière des grandes baies bordées de teck, et, pour le soir, quelles astucieuses suspensions éclairent de leur double faisceau les tableaux du propriétaire collectionneur et verticalement les tables ! Tout est prévu, calculé, des pans coupés dans
l’agencement des chambres pour l’aisance du passage, éléments irréguliers d’une harmonie d’ensemble, aux fenêtres de la cuisine, ou encore, pour une pointe d’humour, ces motifs art nouveau qu’aimèrent à leurs guéridons les garçonnes ! Moderne et totale, cette architecture nordique nous a-t-elle conquis ?
Le programme se poursuit après le déjeuner : nous avons rendez-vous devant le skit ou monastère du Saint-Esprit. Pas faciles, au moins pour quelques-uns, cette banlieue muette et cette course aux compagnons perdus ! Mais enfin on se retrouve... Nous passons sous le portail aux bulbes orthodoxes, bleus sur les sombres frondaisons. En contrebas, on nous ouvre la chapelle en meulière du pays. Mais les deux battants d’une demi-porte précieusement peinte isolent le sanctuaire réservé à la consécration. Ni bancs, ni chaises. On se recueille et prie debout. Aucune statue. Les murs se couvrent d’icônes proposées à la pitié, têtes de Christ ou bienheureux à la longue barbe blanche… On aperçoit derrière la chapelle l’édifice des cellules… Sainte Russie sur une déciatine, c'est-à-dire un hectare à peu près.
Sans encombre pour cette fois (la discipline s’améliore) notre escapade s’achève à Notre-Dame de la Roche, aujourd’hui lycée agricole, autrefois prieuré sur les terres des Lévis-Mirepoix. Salut à ces fondateurs de la noble maison, fidèles du saint roi, encore statufiés dans ce qui fut église de leur domaine, sous les vertus et les vices des chapiteaux restants ! Ils seront la dernière image d’une journée bien remplie. La formule essayée a connu quelques accrocs, mais riches d’enseignement. S’attendre et rester toujours groupés, ce sera la devise. A bientôt donc, pour d’autres caravanes !
VISITE DE L’EXPOSTION « L’AFRIQUE DES ROUTES »
au Musée du Quai Branly – Jacques Chirac.
Selon la tradition du musée, on accède à l’exposition par la « Rivière des mots » - il y en 17000 projetés au sol par des projecteurs mouvants…
Si les Européens n’ont vraiment découvert l’Afrique qu’au XIX° siècle, le continent a été de tous temps un lieu parcouru par des voies d’échanges en tous genres, très ouvertes, qui ont formé sa physionomie et sa culture.
Il faut imaginer un continent ouvert et sans frontières fixes, lesquelles ne sont dans la majorité des cas que des souvenirs récents de l’époque coloniale ; certaines sont encore bien floues et contestées. Les populations d’autrefois étaient essentiellement nomades et l’exposition commence par une énigme venue des peintures rupestres du Sahara : on y voit des animaux et des objets qui ne peuvent appartenir qu’à des contrées très éloignées ; ces Sahariens sont-ils allés si loin, ont-ils voulu donner forme à des récits de voyage ? C’est pourquoi la première salle nous présente les deux atouts d’un bon voyage : le Cheval dessiné souvent et des selles de la plus simple à la plus riche.
Aux croisements des routes commerciales se constituent des villes où l’on parle toutes les langues et dialectes. Les Romains furent sans doute parmi les premiers à construire des villes en pierre dans le Nord, à Carthage, Leptis Magna…
Les routes du commerce sont évidemment les plus actives : on trouve une route du sel qui va du Nord au Sud du continent et qui était particulièrement prospère ; on pratique aussi les échanges de bijoux, la vente de perles et de coquillages, de métaux (le cuivre surtout), et on acclimate les plantes que l’on cultivera ensuite.
Outre le commerce, il y a, plus proches de nous, les itinéraires motivés par le religieux, comme les routes de pèlerinage vers la Mecque. Au fil des routes on découvre les pratiques diverses pour honorer les défunts, les rites pour les différents actes de la vie. Tout cela fait l’objet de sculptures, de peintures, de tissus.
Cette civilisation et cet art de vivre se trouvent confrontés ensuite à la création de colonies par différents états d’Europe. Dès le XVII° siècle, l’esclavage nourrit un commerce d’êtres humains ; de nouvelles routes, peu lumineuses pour l’Afrique. Plus tard les frontières importées limitent les routes.
L’exposition est riche en documents et en pièces authentiques, en documents visuels qu’on survole un peu en une heure trente avec la conférencière, mais on revient ensuite sur ses pas pour contempler et se renseigner sur des objets ; la « scénographie » est parfaite et les informations, très éclairantes. Du beau travail.
A LA (RE) DECOUVERTE DE SAINT-GERMAIN EN LAYE
Nous étions conviés le 22 septembre 2017 à une visite de la ville de Saint-Germain en Laye. Il est bien vrai que nous allons parfois au bout du monde avant de nous intéresser à notre voisinage immédiat ; ce fut donc l’occasion de faire des découvertes…
Accueillis à l’Hôtel de Ville par la Maire adjointe chargée du Tourisme, Madame Isabelle Richard, nous avons pu assister à un film de présentation et participer à une collation. Michel Levannier nous a ensuite fait découvrir sa ville, en commençant par la grande terrasse proche du château en grande partie restauré de fort belle manière. Il abrite de belles collections mais sa visite n’était pas notre projet ce jour-là. Nous avons été surpris de trouver en plein centre, jouxtant le palais, un blockhaus datant de la seconde guerre mondiale et qui témoigne de l’importance de Saint-Germain dans le dispositif de défense allemand autour de la Capitale.
Sitôt entrés dans la « vieille » ville, tout près de l’église et en face du château, on découvre la raison pour laquelle l’ancien Maire, Michel Péricard, s’est lancé dans « La France défigurée » afin de limiter les désastres d’un urbanisme mal avisé ! Plus avant dans la rue de l’Abreuvoir, subsistent d’anciens hôtels particuliers. L’ancien hôtel de Maintenon fait face à l’hôtel de Montausier où résida un temps le Maréchal Lyautey : il y rédigea ses réflexions sur le rôle de l’Officier. Il suffit parfois de pousser une porte pour découvrir l’organisation d’un ensemble de dépendances autour d’une cour spacieuse et verdoyante. Le cœur de ville s’anime dans des rues fort étroites, ménage des petites places sans véhicules où des aménagements permettent aux passants de se reposer, de déjeuner au calme, de discuter.
Saint-Germain dispose en son centre d’une grande place qui accueille un marché bien achalandé. C’est aussi une ville de gourmets si l’on en croit toutes les devantures de chocolateries, épicerie fine, fromagers, pâtissiers.
Après le déjeuner, nous nous sommes rendus à la maison de Claude Debussy qui naquit ici le 22 août 1862 mais n’a passé que quelques années d’enfance à Saint-Germain ; la ville cultive son souvenir. A cette adresse, son père faisait commerce de faïences et si l’Office de tourisme occupe désormais le rez-de-chaussée, les étages sont consacrés au musée qui regroupe nombre de documents concernant la vie du musicien et présente des éléments du décor de l’habitation d’autrefois. Pour compléter l’évocation, il nous a été donné d’écouter plusieurs pièces composées par Debussy.
Tout en France finit par des chansons certes, mais la visite s’est terminée par une dégustation de deux gâteaux, des spécialités de Saint-Germain. Toujours la gastronomie…
24 septembre 2014
Retour à Fontainebleau, la redécouverte ?
Redécouverte ? Oui et plus. Certes,ce fut un plaisir de repasser les grilles aux aigles d'or, de saluer la cour des adieux et son double escalier, de suivre du regard le fameux parterre d'eau. mais d'année en année l'ouverture de nouvelles salles multiplie les centres d'interêt, témoins d'une vie brillante commencée il ya cinq cents ans.
On voit depuis peu (C'est pour plusieurs heures savamment guidées le choix de notre section de l'AMOPA) l'évocation sur place du second empire dans sa recherche du confort, ses souvenirs et ses goûts: collections longtemps méconnues, lieux de travail et de divertissement, enfilades encore à demi meublées tant on soigne les restaurations et reconstitue avec discernement.
L'mpératrice Eugénie s'est aménagé un espace singulier, à la fois salon cossu passablement désuet à nos yeux, et musée chinois où reposent en vases tristounets, se déroulent en jolis panneaux les souvenirs d'une expédition bien oubliée.
On touche des yeux (Hola !) le large bureau de Napoléon III, en bois précieux rougeâtre et, en face, les fauteuils énormes offerts aux souverains. Par une porte appropriée où s'engouffraient les crinolines, on nous admet à faire trois pas dans la loge impériale du théâtre, assez spacieuse pour recevoir l'élite de la cour, et alourdie derrière les glaces protectrices de tentures retissées. Plus que par la scène, le regard est retenu par un grand lustre aux mille cristaux, chef-d'oeuvre des techniques d'éclairage nouvelles à l'époque, qui connut gloire et catastrophe : car avec les revers de l'histoire, laissé à l'abandon et aux rats rongeurs de corde, il s'abattit et se brisa dans la fosse de l'orchestre, avant de renaître pour notre éblouissement.
Nous sommes retournés dsans la forêt, presque en pélerinage. franchard, Musset comme autrefois:
Les voilà ces sapins à la sombre verdure,
Cette gorge profonde aux nonchalants détours ...
Redécouverte ? Oui et plus, encore un coup, sentiers ardus jusque sur la platière, tables et gros rochers arrondis, quel paysage souvent décrit, mais toujours énigmatique ! alors, à vous conférencier des bois!
Henri péricaud
C'était il y a 30 millions d'années, la mer recouvrait la région et les sédiments apportés du sud (Massif Central) se déposaient sous la forme de sable blanc formé de quartz pur. Puis la mer s'est retirée et les mouvements de l'eau à l'intérieur des couches de sable ont favorisé la cimentation du sable, donnant ainsi des couches de grès à l'intérieur de la masse de sable. Beaucoup plus tard li ya (seulement) quelques dizaines de milliers d'années, l'érosion à l'époque des glaciations a creusé des vallées, laissant le grès en surplomb et plus ou moins stable. A la base des glaciers qui avançaient vers le sud, des blocs de grès ont été striés et aplanis.
C'est ce paysage qu' il nous est donné de voir à présent.
Bernard Bonnin
Automne 2015
Exposition Elisabeth-Louise Vigée Le Brun au Grand Palais
Nous avons la chance d’être guidés par une jeune conférencière passionnante. Elle sait faire revivre Madame Vigée Le Brun en commentant un grand nombre de tableaux, elle mêle la petite et la grande histoire. En effet la visite est truffée d’anecdotes sur la vie privée de l’artiste que nous découvrons, la connaissant surtout comme portraitiste de la reine Marie-Antoinette.
Nous commençons par les autoportraits très lumineux, lèvres entrouvertes, chevelure libre, poursuivons avec de nombreux portraits de ses contemporains, artistes eux-mêmes comme Joseph Vernet ou Hubert Robert.
La visite se poursuit avec ceux de ses compagnes de l’Académie royale de peinture et de sculpture puis sa période de peintre officiel de la famille royale et de la cour.
Nous la suivons avant la révolution dans son rôle de mère : un superbe portrait de l’artiste avec sa fille intitulé « la tendresse maternelle » fera sa renommée internationale. En effet lors de son exil à travers l’Europe, elle sera amenée notamment à faire le portrait des petites filles de la Grande Catherine de Russie.
De retour en France en 1802, la peintre, proche des milieux légitimistes, ne se sent pas à l’aise dans la société du consulat puis de l’Empire mais place néanmoins son pinceau à leur service. Elle séjournera plusieurs années en Angleterre où elle ne cessera de faire les portraits des aristocrates européens.
Elle peindra ensuite beaucoup de paysages en Suisse, entre lacs, ciels purs et montagnes, plus de 200 œuvres au pastel, peu nous sont aujourd’hui parvenues.
Un immense talent, une grande puissance de travail, une beauté généralement reconnue, l’artiste laisse une galerie de portraits d’une grande élégance, révélatrice de son époque
La manufacture des Gobelins
Etablie en bordure de la Bièvre en 1662 sur le site d’un atelier de teinture installé en 1447 par Jehan Gobelin, la Manufacture Royale des Gobelins est créée par Colbert qui en confie la direction à Charles Le Brun, premier peintre du Roi.
Ce sont leurs 2 statues qui nous accueillent avec notre guide dans l’enclos où nous circulons entre des bâtiments de l’époque de Louis XIV, notamment celui occupé par C.Le Brun jusqu’à sa mort en 1690, et d’autres plus récents, les derniers datent de 1969. Nous apprenons que les peintres, tapissiers, orfèvres, fondeurs, graveurs, ébénistes….sont logés avec leur famille dans cet enclos qui comprend une chapelle et son chapelain, un chirurgien, un apothicaire,…une ville dans la ville.
Nous visitons les ateliers de « basse lisse » de la Manufacture Nationale de Beauvais puis ceux de « haute lisse » de la Savonnerie. Les lissiers qui ont fait 4 à 5 ans d’études avant de passer le concours qui leur donne le statut de fonctionnaire, sont sélectionnés aussi sur leurs motivations. Ils devront travailler seul, à 2, à 5 ou plus sur un ouvrage qu’ils ne choisissent pas, toujours d’un artiste contemporain, qu’ils mettront parfois 8 ans à réaliser.La Manufacture ne tisse toujours, comme à ses débuts, que pour les édifices publics en France et dans les Ambassades à l’étranger.
Visite de l’église de Saint-Forget et du château de Mauvières
Jeudi 4 octobre 2018, guide : Monsieur Charon
Entre Chevreuse et Dampierre se trouve la petite église St-Gilles et son cimetière blottis dans un enclos en contrebas de la chaussée. Le bâtiment ne paie pas de mine mais on y a découvert par hasard voici quelques sept années, dans un modeste « transept » une fresque représentant le Jugement Dernier.
Un Jugement fort original et fort lisible. Le Christ en majesté dans une mandorle est entouré de sa mère et de St Jean-Baptiste. De part et d’autre se pressent les candidats au Jugement : princesses, personnages bibliques (il y a même Moïse avec ses Tables de la Loi !), François 1er, des reines gentilles et des abbesses méchantes. Le responsable des lieux, Monsieur Charon, a fait des recherches qui lui permettent de mettre un nom sur les personnages.
Sous la Mandorle, trois beaux anges embouchent de splendides trompettes vers les personnes déjà jugées, en bas (bel axe central descendant) ; des anges protecteurs ces âmes. Les damnés vont vers la droite où ils sont pétrifiés : d’une montagne émergent des visages meurtris et des diables ! Dernière image, tout en bas, un ange perplexe assemble des os de défunts en vue de la résurrection de leur propriétaire.
Le château de Mauvières, restauré, de style Régence, est loué pour des fêtes privées ; sa partie ancienne est remarquable. Il possède un beau jardin d’eau (très apprécié des sangliers la nuit précédente). C’est ici qu’a été « inventé » Cyrano qui n’a de « Bergerac » que le nom. Symboliquement une statue en costume de Cyrano, mais tête d’ours est présente dans le parc, intitulée le Cyranours !
François Sorriaux
AMOPA / VISITE DE L’EXPOSITION AUGUST MACKE ET FRANZ MARC
MUSEE DE L’ORANGERIE, LE LUNDI 3 JUIN 2019
Ils se rencontrent en 1910. Franz a trente ans et August vingt-sept mais ces deux jeunes peintres allemands mèneront leur vie en amitié et en parallèle. Ce sont des « post impressionnistes » si l’on veut mettre des étiquettes et ils sont très curieux de ce qui se produit alors en Europe : ils ont de nombreux contacts à Paris où ils connaîtront vite tous les grands noms de l’époque en se laissant influencer par eux ; d’ailleurs çà et là, un Cézanne, un Douanier Rousseau, un Delaunay sont insérés dans la présentation pour témoigner des parentés. Ce n’est donc pas par hasard qu’on les présente ensemble, proches et riches de leurs différences.
Au sein du groupe Der Blaue Reiter fondé en 1911, ils travaillent avec Kandinsky, sont parties prenantes de l’avant-garde européenne et font route vers les débuts de l’abstraction.
Franz Marc peint une nature où les animaux heureux sont en nombre et revêtus de couleurs libres : il considère le monde animal comme ce qui subsiste de la beauté, de la pureté et de l’innocence du monde, - ce dernier ayant été abîmé par les actions de l’homme. Cette vie apaisée se voit dans des tableaux où des animaux paisibles voisinent avec une femme et un lion sans agressivité ; un monde en mouvement et fort en couleurs franches. Quelques beaux dessins enrichissent le tout.
August Macke ne dédaigne pas les villes, les jardins et le monde qui l’entoure, quelques natures mortes aussi ; il brosse de très jolis portraits de ses amis, de Marc et bien sûr de la très belle Elisabeth Macke son épouse. Parfois il introduit des lignes, de la « géométrie » dans ses compositions où se mêlent les personnages et les éléments naturels. Chez lui aussi le jeu des couleurs est primordial.
Une exposition quasiment exhaustive à Bonn, en 1986, a été l’occasion de la publication d’un très beau catalogue des œuvres d’August Macke.
Tous deux trouveront la mort sur le front, en France ; Macke dès 1914 et Marc en 1916. Il aura fallu attendre longtemps pour qu’ils soient dignement présentés au public français par cette exposition. Réticences devant des peintres allemands après la guerre côté français, qualification de « dégénérés » par les nazis (mais c’est presque un hommage venant d’eux), tout cela a retardé notre plaisir à les voir mettre en couleurs leur amour de la vie.
A noter, l’excellente présentation de la guide attachée au musée de l’Orangerie.
François Sorriaux.