[./index.html]
[mailto:amopa78@laposte.net]
[#ANCHOR_Img1]
[./index.html]
[./visites.html]
[./compte_rendu_visites.html]
[./conferences.html]
[./sorties.html]
[./compte_rendu_sorties.html]
[./voyages.html]
[./compte_rendu_voyage.html]
[./salon_de_l27amopa.html]
[./assemblee_generale.html]
[./autres_activites.html]
[./divers.html]
[Web Creator] [LMSOFT]
Amopa Yvelines
Pour une meilleure visibilité utilisez la touche clavier F11
Amopa Yvelines
  

Le couvent des Carmes

Comme à l’accoutumée, c’est avec joie et sympathie que les « amopaliens » se sont retrouvés pour visiter une des richesses du patrimoine culturel parisien : « le couvent des Carmes ». Notre conférencière allait nous révéler,  avec érudition et éclectisme,  un ensemble étonnant. Quelques points forts ont marqué cette visite.

L’ESPACE. Il est surprenant de le découvrir au cœur de Paris, dans l’enchevêtrement des rues et des boulevards. Cet espace résiduel résulte de l’immense espace conventuel qui s’étendait au XVIe siècle de la rue de Vaugirard au Luxembourg. Il comprend de nos jours les jardins « enchâssés » entre les rues de Rennes, d’Assas, de Vaugirard et Cassette. La cour de l’Institut communique avec le jardin  d’où l’on aperçoit le beau bâtiment du séminaire des Carmes, le Campanile et le dôme. Ce dernier d’inspiration italienne est le deuxième édifié à Paris après celui de l’école des beaux-arts ; il adoucit l’ensemble. A quelques encablures de la tour Montparnasse nous mesurons combien diffèrent les projets architecturaux selon les époques.
  
LA CHAPELLE DE SAINT-JOSEPH DES CARMES. Le transept court, les fenêtres éclairantes, la coupole en font un modèle d’église romaine. Elle est édifiée en 1613 à l’instigation de Marie de Médicis pour les religieux de l’ordre réformé du Mont Carmel (Terre Sainte). La Coupole en bois et plâtre, est habillée de fresques dans la calotte montée sur tambour. Ces fresques représentent le prophète Elie, fondateur des Carmes et enlevé au ciel, sur un char de feu entouré d’anges. Nuages, chevaux, char, flammes dégagent une impression tourbillonnaire,  légère et vaporeuse, en magistral trompe-l’œil. Dans le tambour, le manteau d’Elie, lancé à Elysée, flotte tel un immense nuage blanc des carmes, entre ciel et terre. Le Maître-Autel est de commande royale, monumental par le style, symbolique par la peinture, militant de la contre réforme par ses sculptures.
Nous admirons dans le transept deux autels dont l’un  est dédié à Sainte Thérèse d’Avila, l’autre, contenant  la statue de la Vierge à l’Enfant sculptée par le Bernin, est dédié à la Vierge Marie. Les chapelles adjacentes, toujours dans l’esprit de la contre réforme, privilégient la vie des saints et non la passion douloureuse du Christ. Nous retiendrons la chapelle Sainte-Anne particulièrement bien conservée.

LA CRYPTE. Enfin nous accédons à la crypte où la Révolution française a laissé des traces les plus tragiques et où reposent les ossements des 115  prêtres réfractaires exécutés le 2 septembre 1792. Les citoyens républicains que nous sommes devenus mesurent combien est long le chemin qui conduit à la tolérance. La présence du tombeau de Frédéric Ozanam (fondateur de la Société Saint-Vincent de Paul) semble ouvrir une ère nouvelle où, Contre Réforme, Révolution et Contre Révolution s’estompent pour que Saint-Joseph des Carmes conserve sa fonction de messager de l’église par son Institut et son symbolisme par ses œuvres artistiques. 

Christiane LAURA
  
La chapelle du Couvent dres Carmes

Visite du palais Bourbon

A l’invitation de Madame Colette Le Moal, députée de la troisième circonscription des Yvelines, une cinquantaine d’amopaliens ont pu découvrir le 12 décembre dernier les secrets d’un palais autrefois royal devenu, par une facétie de l’histoire, l’un des symboles de la République. Depuis deux cents ans, la représentation nationale occupe l’hôtel particulier construit pour la duchesse de Bourbon, fille légitimée de Louis XIV et de Madame de Montespan. Si ce n’est son appellation, le Palais Bourbon d’aujourd’hui n’évoque plus guère le palais initial dont le style rappelait le Grand Trianon. Dès l’installation du Conseil des Cinq-Cents en 1798, la demeure princière devenue « la maison de tous les citoyens » a fait l’objet de nombreux aménagements dans son architecture comme dans sa décoration.

Sous la conduite d’un huissier chevronné, nous commençons notre visite par la rotonde d’Alechinsky illustrant un propos de Jean Tardieu au moyen de fresques fluides comme entrelacées. Mais le surréalisme s’arrête à l’entrée de la salle suivante : la somptueuse galerie des fêtes avec son plafond décoré, ses énormes lustres et ses larges baies ouvrant sur le jardin de la Présidence. C’est un décor très fin du XVIIIè siècle, rehaussé d’ors et de tentures rouges que traverse le Président de l’Assemblée venu de l’Hôtel de Lassay pour se rendre à la salle des séances au son des tambours et entre une double haie de gardes républicains.

Nous découvrons peu après d’autres règles protocolaires ou usages intangibles qui régissent l’activité des lieux. La salle des Pas Perdus au plafond décoré par Horace Vernet ou la salle des Quatre Colonnes ? Elles délimitent l’espace public accessible aux journalistes. Au-delà commence le périmètre sacré réservé aux seuls parlementaires. Que dire des itinéraires d’accès à la salle des séances ? En raison de sa situation par rapport à l’hémicycle, le salon Delacroix est traditionnellement emprunté par les députés siégeant à gauche tandis que les députés de droite se regroupent dans un corridor symétrique, le salon Pujol. Quant au salon Casimir-Perier, il s’ouvre sur la Cour d’honneur par une porte monumentale, la porte de bronze réservée à l’entrée des ministres. Au fond de ce vestibule, l’inviolabilité de la représentation nationale est célébrée par un bas-relief de Dalou illustrant la fameuse réponse de Mirabeau au marquis de Dreux-Brézé.

Siège du pouvoir législatif, le Palais Bourbon est aussi l’un des hauts lieux de la mémoire nationale tant surabondent les références historiques ou symboliques. L’hémicycle, par exemple, où nous nous faisons une petite place au pied de la tribune entre les autres groupes de visiteurs. Situé sous la tribune, un bas-relief représente précisément deux figures allégoriques : l’Histoire qui écrit les hauts faits proclamés par la Renommée. De chaque côté du « perchoir » du Président, deux statues de Pradier semblent rappeler au législateur leur devoir de garantir d’une part la liberté et de l’autre, l’ordre public.

Ce symbolisme se découvre de même dans l’œuvre des plus grands peintres. Pour décorer le salon qui porte aujourd’hui son nom, Delacroix n’hésita pas à personnifier sur les pilastres les mers et les grands fleuves de France. Le clou de la visite est la bibliothèque et son plafond à coupoles auquel le maître et ses élèves travaillèrent pendant huit ans. L’accès est interdit aux visiteurs mais un bref arrêt à l’entrée permet d’admirer la sensualité de la polychromie, notamment les deux culs-de-four représentant l’un la paix, berceau du savoir, l’autre la guerre qui entraîne son anéantissement.

Dans le vestibule de la bibliothèque, une collection de bustes de Marianne apporte à notre visite une opportune conclusion. L’Histoire et l’Allégorie se trouvent réunies dans la représentation de cette femme coiffée d’un bonnet phrygien ainsi que l’avait édicté un décret de 1792 pour personnaliser les valeurs de la république naissante.

Lieu de pouvoir et de mémoire, le Palais-Bourbon exerce toujours autant de fascination. Merci à Madame Le Moal et à notre présidente, Madame Benattar de nous en avoir permis la visite.

Michel Lahaie.
Le palais Bourbon Assemblée Nationale